aboot
sachant que
MILO est parfaitement adapté aux besoins de Linux.
Cependant, MILO n'existe pas sur tous les systèmes et ne
permet pas encore de démarrer sur un réseau. Dans ces
cas là, utiliser la console SRM est peut-être la bonne
solution.
A moins que vous soyiez intéressés par les détails techniques, vous pouvez passer directement à la section aboot
Toutes les versions de SRM peuvent démarrer à
partir d'un disque SCSI et les versions destinées aux
plates-formes récentes, comme les Noname et AlphaStations,
peuvent de plus démarrer depuis une disquette. Le
démarrage réseau via bootp
est
également supporté. Notez que les anciennes versions
de SRM (notamment celles pour Jensen) ne pouvaient pas
démarrer depuis une disquette. Le démarrage depuis un
disque IDE n'est pas supporté.
Le démarrage de Linux avec SRM s'effectue en deux étapes : d'abord, SRM charge et transfère le controle à un chargeur secondaire. Ensuite, ce chargeur secondaire met en place l'environnement de Linux, lit l'image du noyau depuis un système de fichiers sur disque et donne la main à Linux.
A l'heure actuelle il existe deux chargeurs secondaires pour
Linux : le chargeur brut fourni avec le noyau Linux et
aboot
, distribué séparement. Ces deux
chargeurs sont décrits en détails ci-dessous.
SRM est ignorant des systèmes de fichiers et des partitions des disques. Il s'attend simplement à ce que le chargeur secondaire occupe un certain nombre de secteurs physiques consécutifs, commençant à une adresse donnée. L'information concernant la taille du chargeur secondaire et l'adresse de son premier secteur est stockée dans les 512 premiers octets. Plus précisement , l'entier long occupant l'adresse 480 contient la taille du chargeur secondaire et celui occupant l'adresse 488 donne le nombre de secteurs de décalage jusqu'au début du chargeur. Le premier secteur contient également un drapeau à l'adresse 496 qui vaut toujours 0 et une somme de contrôle à l'adresse 504. Cette somme de contrôle est simplement la somme des 63 premiers entiers longs du premier secteur.
Si cette somme est correcte, SRM continue et lit le nombre de
secteurs indiqué par la taille en commençant
par celui indiqué dans le champ numéro de
secteur et les place en mémoire virtuelle
à l'adresse 0x20000000
. Si la lecture se
termine avec succés, SRM effectue un saut à l'adresse
0x20000000
.
Les sources de ce chargeur peuvent être trouvés dans le répertoire
linux/arch/alpha/boot
des sources du noyau Linux. Ce programme charge le noyau Linux
en lisant START_SIZE
octets en commençant
à l'adresse BOOT_SIZE+512
(également en
octets). Les constantes START_SIZE
et
BOOT_SIZE
sont définies dans le fichier
d'en-tete linux/include/asm-alpha/system.h
.
START_SIZE
doit être au moins aussi
élévé que la taille de l'image du noyau (i.e,
la somme des tailles des segments .text
,
.data
, et .bss
). De même,
BOOT_SIZE
doit être au moins aussi
élevé que l'image du chargeur. Ces deux constantes
doivent avoir comme valeur un multiple entier de la taille d'un
secteur, soit 512 octets. Les valeurs par défaut sont 2Mo
pour START_SIZE
et 16Ko pour BOOT_SIZE
.
Notez que si vous voulez démarrer depuis une disquette de
1.44Mo, vous devez réduire START_SIZE
à
1400Ko et vous assurer que la taille du noyau que vous voulez
démarrer ne dépasse pas cette valeur.
Pour construire un chargeur brut, tapez simplement make
rawboot
dans /usr/src/linux
. Ceci devrait
produire dans arch/alpha/boot
les fichiers suivants
:
tools/lxboot
:Le premier secteur du disque. Il contient l'adresse et la taille du prochain fichier au format décrit ci-dessus.
tools/bootlx
:Le lanceur brut qui chargera le fichier ci-dessous
vmlinux.nh
:L'image brute du noyau constituée des segments
.text
, .data
et .bss
du
fichier objet /usr/src/linux/vmlinux
. L'extension
.nh
indique que ce fichier n'a pas l'entête d'un
fichier objet.
La concaténation de ces trois fichiers devrait être
écrite sur le disque à partir duquel vous voulez
démarrer. Par exemple, pour démarrer depuis une
disquette, insérez une disquette vierge dans le lecteur,
soit /dev/fd0
et ensuite tapez :
cat tools/lxboot tools/bootlx vmlinux >/dev/fd0
Vous pouvez maintenant arréter le système et
démarrer depuis une disquette en utilisant la commande
boot dva0
.
aboot
Si vous utilisez le firmware SRM, aboot
est la meilleure façon de démarrer Linux. Il supporte
:
ext2
, ISO9660
, et
UFS
, le système de fichiers de Digital
Unix),bootp
),aboot
Les codes sources les plus récents d'aboot
sont disponibles à l'adresse ftp://ftp.azstarnet.com/pub/linux/axp/aboot.
La description de ce manuel s'applique à aboot
pour les versions 0.5 et suivantes.
Une fois que vous avez téléchargé et
extrait l'archive tar
, jetez un oeil aux fichiers
README
et INSTALL
pour lire les
directives d'installation. En particulier, assurez vous que les
variables, dans les fichiers Makefile
et
include/config.h
sont correctes vis-à-vis de
votre environnement . Normalement, vous ne devriez pas avoir
à changer quoi que ce soit pour compiler sous Linux, mais
c'est toujours une bonne chose de vérifier. Si la
configuration vous convient, tapez simplement make
pour lancer la compilation (si vous n'effectuez pas cette
opération sous Linux, sachez que aboot
requiert
GNU make
).
Après l'exécution de make
, le
répertoire aboot
devrait contenir les fichiers
suivants :
L'exécutable réel (fichier objet ECOFF ou ELF),
Comme ci-dessus, mais ce fichier ne contient que les segments text, data et bss (ce fichier n'est pas un fichier objet),
Un utilitaire pour installer aboot
sur un disque
dur,
Un utilitaire pour installer aboot
sur un
système de fichiers ext2 (n'est en général
utilisé que pour les disquettes),
Un utilitaire pour installer aboot
sur un
système de fichiers iso9660 (utilisé par les
distributeurs de CD-ROM),
Un utilitaire pour configurer aboot
s'il est
installé.
Le lanceur peut être installé sur une disquette en
utilisant la commande e2writeboot
(note : ceci ne peut
se faire sur un Jensen car son firmware n'implante pas le
démarrage depuis une disquette). Cette commande
nécessite que le disque ne soit pas trop fragmenté
car elle a besoin de trouver suffisament de secteurs contigus pour
stocker l'image entière de aboot
(actuellement,
environ 90Ko). Si e2writeboot
échoue à
cause de ça, reformatez la disquette et réessayez
(par ex., avec fdformat(1)
). Par exemple, la
procédure suivante installe aboot
sur une
disquette en supposant que la disquette est dans le lecteur
correspondant à /dev/fd0
:
fdformat /dev/fd0 mke2fs /dev/fd0 e2writeboot /dev/fd0 bootlx
Sachant que la commande e2writeboot
peut
échouer sur un disque hautement fragmenté et comme le
reformattage d'un disque dur ne se fait pas sans peine, il est
généralement plus sûr d'installer
aboot
sur un disque dur en utilisant la commande
swriteboot
. swriteboot
nécessite
que les premiers secteurs soient réservés aux
procédures de démarrage. Nous suggérons que le
disque soit partitionné de manière à ce que la
première partition commence à une adresse
correspondant à 2048 secteurs. Cela laisse 1Mo d'espace ibre
pour stocker aboot
. Sur un disque partitionné
de cette façon , il est alors possible d'installer
aboot
comme décrit ci-dessous (en supposant que
le disque correspond à /dev/sda
.) :
swriteboot /dev/sda bootlx
Sur un Jensen, vous devrez laisser un peu plus d'espace, sachant
que vous devrez également stocker le noyau à cet
endroit - 2Mo devraient suffire en utilisant une image
compressée. Utilisez swriteboot
comme
décrit à la section booting
pour écrire bootlx
avec le noyau Linux.
Pour construire un CD-ROM amorçable avec SRM, construisez
simplement aboot
comme décrit ci-dessus.
Assurez-vous ensuite que le fichier bootlx
est
présent sur le système de fichiers iso9660 (e.g.,
copiez bootlx
dans le répertoire où est
monté le système de fichiers) , et lancez
mkisofs
sur ce répertoire). Après cela,
la seule chose restant à faire est de marquer le
système de fichiers comme amorçable avec SRM. Cela
est réalisé grâce à une commande de la
forme :
isomarkboot filesystem bootlx
La commande ci-dessus nécessite que
filesystem
est un fichier contenant le système
de fichiers iso9660 et que bootlx
a été
copié dans la racine de ce système de fichiers. C'est
tout !
Un noyau Linux amorçable peut être construit par
les étapes suivantes. Durant le make config
,
assurez-vous de répondre "oui" ("yes") à la
question concernant le lancement du noyau par SRM.
cd /usr/src/linux make config make dep make boot
La dernière commande construira le fichier
arch/alpha/boot/vmlinux.gz
qui peut alors être
copié sur le disque à partir duquel vous
désirez démarrer. Dans notre exemple
précédent concernant la disquette, cela donnerai
:
mount /dev/fd0 /mnt cp arch/alpha/boot/vmlinux.gz /mnt umount /mnt
Avec le firmware SRM et aboot
installé, le démarrage de Linux s'effectue
généralement avec une commande de la forme :
boot
devicename
-fi
filename -fl
flags
Les arguments filename et flags sont optionels.
S'ils ne sont pas spécifiés, SRM utilise les valeurs
par défaut contenues dans les variables d'environnement
BOOT_OSFILE
et BOOT_OSFLAGS
. La syntaxe
et la signification de ces deux arguments est décrite plus
en détail ci-dessous.
L'argument filename est de la forme :
[n/]filename
n est un simple nombre dans l'intervalle 1..8 qui donne le numéro de la partition de démarrage. filename est le chemin d'accés au fichier à lancer. Par exemple, pour démarrer depuis la deuxième partition du sixième disque SCSI, vous entreriez :
boot dka600 -file 2/vmlinux.gz
Ou, pour démarrer depuis le premier lecteur de disquette :
boot dva0 -file vmlinux.gz
Si un disque n'a pas de table des partitions, aboot
considère que le disque contient une partition
ext2
commençant au premier bloc du disque. Cela
permet de démarrer depuis une disquette.
Le numéro de partition 0 est utilisé pour demander
le démarrage depuis un disque qui ne contient pas (encore)
de système de fichiers. Si l'on spécifie le
numéro de "partition" 0, aboot
considère
que le noyau Linux suit directement l'image de aboot
.
Une telle chose peut être réalisée avec la
commande swriteboot
. Par exemple, pour configurer un
démarrage sans système de fichiers depuis
/dev/sda
, on pourrait utiliser la commande :
swriteboot /dev/sda bootlx vmlinux.gz
Démarrer un système de cette façon n'est pas obligatoirement nécessaire. La raison d'être de cette fonctionnalité est de permettre l'installation de Linux sur un système qui ne peut démarrer depuis une disquette (e.g., le Jensen).
Plusieurs drapeaux de démarrage peuvent être spécifiés. La syntaxe en est :
-flags "options..."
Où "options..." est une combinaison des options suivantes (séparées par des espace). Il y a encore plus d'options, en fonction des pilotes que le noyau a installé. Les options listées ci-après ne sont là que pour illustrer l'idée générale :
Copie le système de fichiers racine depuis une disquette vers un disque virtuel en mémoire avant de lancer le système. Ce disque virtuel sera utilisé en lieu et place du périphérique racine. Ceci est utile pour démarrer Linux sur une machine qui ne possède qu'un lecteur de disquettes.
Sélectionne le périphérique dev
comme système de fichiers racine. Le
périphérique peut être spécifié
comme la combinaison des numéros major/minor du
fichier de périphérique en hexadécimal (e.g.,
0x802 pour /dev/sda2) ou un nom de fichier de
périphérique (e.g.,/dev/fd0
,
/dev/sda2
).
Lance le système en mode mono-utilisateur.
Autorise kernel-gdb (ne fonctionne que si
CONFIG_KGDB
est activé ; un deuxième
système Alpha doit être connecté par voie
série pour que cela fonctionne).
Quelques implémentations de SRM (e.g., celle du Jensen)
sont limitées et n'autorisent que les chaînes
d'options de courte longueur (e.g., au plus 8 caractères).
Dans ce cas là, aboot
peut être
démarré avec le drapeau de démarrage "i". Avec
ce drapeau, aboot
demandera à l'utilisateur
d'entrer une chaîne d'options pouvant atteindre 256
caractères. Par exemple :
boot dka0 -fl i aboot> 3/vmlinux.gz root=/dev/sda3 single
Comme démarrer de cette façon devient rapidement
pénible , aboot
autorise l'utilisateur à
définir des raccourcis pour les lignes de commande
fréquemment utilisées. En particulier, une option
donnée par un chiffre -- option --> (0-9) demande
à aboot
d'utiliser l'option correspondante dans
le fichier /etc/aboot.conf
. Un exemple de fichier
aboot.conf
est donné ci-dessous :
# # aboot default configurations # 0:3/vmlinux.gz root=/dev/sda3 1:3/vmlinux.gz root=/dev/sda3 single 2:3/vmlinux.new.gz root=/dev/sda3 3:3/vmlinux root=/dev/sda3 8:- root=/dev/sda3 # fs-less boot of raw kernel 9:0/vmlinux.gz root=/dev/sda3 # fs-less boot of (compressed) ECOFF kernel -
Avec ce fichier, la commande
boot dka0 -fl 1
correspond exactement à la commande de démarrage
donnée ci-dessus. Il est cependant facile d'oublier la
correspondance entre les numéros et les chaînes
d'options. Pour éviter ce problème, démarrez
avec l'option "h" et aboot
affichera le contenu de
/etc/aboot.conf
avant d'afficher l'invite demandant la
chaîne d'option entière.
En conclusion, même si aboot
demande
l'entrée d'une chaîne d'options, il est possible
d'entrer un simple caractère ("i", "h", ou "0"-"9") pour
obtenir le même résultat que si le drapeau avait
été spécifié sur la ligne de commande
de démarrage. Par exemple, vous pouvez démarrer avec
le drapeau "i", taper ensuite "h" (suivi par entrée) pour
vous rappeler le contenu de /etc/aboot.conf
Quand aboot
est installé sur un disque dur,
il a besoin de savoir sur quel partition il lui faut chercher le
fichier /etc/aboot.conf
. Nouvellement compilé,
aboot
cherchera sur la deuxième partition
(/dev/sda2
). Comme il serait contraignant d'avoir
à recompiler aboot
uniquement pour changer le
numéro de la partition, abootconf
autorise
à directement modifier aboot
déjà
installé. Par exemple, si vous désiriez changer
aboot
afin qu'il utilise la troisième
partition du disque /dev/sda
, vous utiliseriez la
commande :
abootconf /dev/sda 3
Vous pouvez vérifier le réglage courant simplement
en omettant le numéro de partition. Alors, abootconf
/dev/sda
affichera la partition actuellement
sélectionnée. Notez que aboot
être
déjà installé pour que cette commande
réussisse. Aussi, lors de l'installation d'un nouvel
aboot
, le numéro de partition redeviendra celui
par défaut (i.e., il sera nécessaire de relancer
abootconf
).
Depuis la version 0.5 de aboot
, il est
également possible de sélectionner la partition
contenant le fichier aboot.conf
depuis la ligne de
commande de démarrage. Cela peut être fait avec une
ligne de commande de la forme a:
b
où a est le numéro de la partition contenant
/etc/aboot.conf
et b est une option d'une
lettre comme décrit plus haut
(0
-9
, i
, ou h
).
Par exemple, si vous tapez boot -fl "3:h" dka100
le
système démarre depuis SCSI ID 1, charge
/etc/aboot.conf
depuis la troisième partition,
affiche son contenu à l'écran et attend que vous
entriez les options de démarrage.
Deux étapes préliminaires sont nécessaires
avant que Linux puisse démarrer par un réseau.
Premièrement, vous devrez positionner les variables
d'environnement de SRM pour permettre le démarrage
via le protocole bootp
et deuxièmement
vous devrez configurer une autre machine comme serveur de
démarrage. Reportez-vous à la documentation de SRM
fournie avec votre machine pour toute information sur la mise en
place de bootp
. Configurer le serveur de
démarrage dépend étroitement du système
d'exploitation de cette machine, mais typiquement cela
nécessite de lancer le programme bootpd
en
tâche de fond après avoir configuré le fichier
/etc/bootptab
. Le fichier bootptab
possède une entrée par machine cliente
autorisée à démarrer depuis le serveur. Par
exemple, si vous voulez démarrer la machine
myhost.cs.arizona.edu
, une entrée de la forme
suivante serait nécessaire :
myhost.cs.arizona.edu:\ :hd=/remote/:bf=vmlinux.bootp:\ :ht=ethernet:ha=08012B1C51F8:hn:vm=rfc1048:\ :ip=192.12.69.254:bs=auto:
Cette entrée considère que l'adresse Ethernet de
la machine est 08012B1C51F8
et que son adresse IP est
192.12.69.254. L'adresse Ethernet peut être trouvée
grâce à la commande show device
de la
console SRM ou, si Linux est lancé, avec la commande
ifconfig
. L'entrée précise
également que si le client ne déclare pas le
contraire, le fichier qui sera lancé sera le fichier
vmlinux.bootp
du répertoire
/remote
. Pour plus d'informations sur la configuration
de bootpd
, reportez-vous à sa page de
manuel.
Ensuite, construiser aboot
grâce à la
commande make netboot
. Assurez-vous que le noyau que
vous désirez lancer a déjà été
construit. Par défaut, le Makefile
du programme
aboot
utilise le noyau
/usr/src/linux/arch/alpha/boot/vmlinux.gz
(éditez le Makefile
si vous désirez
utiliser un autre chemin d'accés). Le résultat de
make netboot
est un fichier nommé
vmlinux.bootp
contenant aboot
et
le noyau Linux, prêt pour le démarrage par
réseau.
Enfin, copiez vmlinux.bootp
dans le
répertoire du serveur de démarrage. Dans l'exemple
plus haut, vous l'auriez copié dans le répertoire
/remote/
. Ensuite, allumez la machine client et
démarrez la, en spécifiant l'adaptateur Ethernet
comme périphérique de démarrage. SRM nomme
typiquement le premier adaptateur Ethernet ewa0
, donc,
pour démarrer depuis ce périphérique, vous
utiliserez la commande :
boot ewa0
Les options -fi
et -fl
sont utilisable
comme d'habitude. En particulier, vous pouvez demander à
aboot
d'attendre l'entrée d'arguments pour le
noyau Linux en spécifiant l'option -fl i
.
Malheureusement, Digital Unix ne sait rien de Linux, aussi,
partager un disque unique entre les deux systèmes n'est pas
totalement simple. Cependant, ce n'est pas une tâche
difficile si vous suivez les conseils prodigués dans cette
section. Nous considérerons que vous utilisez la version 0.5
ou postérieure de aboot
.
Premièrement et avant tout : n'utilisez jamais
les programmes de partitionnement de Linux (minlabel
ou fdisk
) sur un disque également
utilisé par Digital Unix. Le programme Linux
minlabel
utilise le même format de table de
partitions que le programmme disklabel
de Digital
Unix, mais il existe des incompatibilités avec les
données écrites par minlabel
, alors
Digital Unix refusera tout simplement la table de partitions
engendrée par minlabel
. Pour configurer une
partition Linux ext2
sous Digital Unix, vous allez
devoir changer l'entrée disktab de votre disque.
Pour illustrer notre propos, supposons que vous avez un disque rz26
(un disque de 1Go) sur lequel vous voulez installer Linux.
L'entrée disktab sous Digital Unix v3.2 ressemble
à (voyez le fichier /etc/disktab
) :
rz26|RZ26|DEC RZ26 Winchester:\ :ty=winchester:dt=SCSI:ns#57:nt#14:nc#2570:\ :oa#0:pa#131072:ba#8192:fa#1024:\ :ob#131072:pb#262144:bb#8192:fb#1024:\ :oc#0:pc#2050860:bc#8192:fc#1024:\ :od#393216:pd#552548:bd#8192:fd#1024:\ :oe#945764:pe#552548:be#8192:fe#1024:\ :of#1498312:pf#552548:bf#8192:ff#1024:\ :og#393216:pg#819200:bg#8192:fg#1024:\ :oh#1212416:ph#838444:bh#8192:fh#1024:
Les champs intéressants ici sont o
it/?/; et
p
?, où ? désigne une
lettre de l'intervalle a
-h
(les huit
premières partitions). La valeur o
indique
l'adresse du début de la partition (en nombre de secteurs)
et la valeur p
donne la taille de la partition
(également en nombre de secteurs). Reportez-vous à
disktab(4)
pour plus d'informations. Notez que Digital
Unix aime définir des partitions qui se
chevauchent. Pour les entrées ci-dessus, l'organisation des
partitions ressemble à cela (vous pouvez vérifier en
ajoutant les diverses valeurs o
et p
)
:
a b d e f |---|-------|-----------|-----------|-----------| c |-----------------------------------------------| g h |-----------------|-----------------|
Digital Unix insiste pour que la partition a
commence à l'adresse 0 et que la partition c
couvre l'étendue du disque. A part cela, vous pouvez
organiser la table des partitions comme bon vous semble.
Supposons que vous avez Digital Unix utilisant la partition
g
et que vous voulez installer Linux sur la partition
h
avec la partition b
comme partition de
swap. Pour obtenir cette organisation sans détruire la
partition Digital Unix existante, vous devez configurer
explicitement les types des partitions. Vous pouvez réaliser
ceci en ajoutant un champ t
pour chaque partition.
Dans notre cas, nous ajoutons la ligne suivante à
l'entrée disktab.
:ta=unused:tb=swap:tg=4.2BSD:th=reservd8:
Pourquoi avons-nous marqué la partition h
comme "reservd8" plutôt que comme "ext2" ? Bon, Digital Unix
ne connait rien de Linux. Une partition de type "ext2" correspond
à une valeur numérique de 8, et Digital Unix utilise
la châne "reservd8" pour cette valeur. Donc, dans le langage
de Digital Unix, "reservd8" signifie "ext2". Ceci était la
partie hardue. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à
installer la nouvelle entrée disktab sur le disque.
Considérons que le disque à l'ID SCSI 5. Dans ce cas,
nous faisons :
disklabel -rw /dev/rrz5c rz26
Vous pouvez vérifier que tout va bien en lisant le
disklabel grâce à la commande disklabel
-r /dev/rrz5c
. A ce point, vous pouvez vouloir
redémarrer Digital Unix et vous assurer que la partition
Digital Unix est encore présente et en bon état. Si
c'est le cas, vous pouvez arréter la machine et commencer
l'installation de LInux. Prenez soin de sauter l'étape de
partitionnement du disque lors de la procédure
d'installation. Sachant que nous avons déjà
installé une table de partitions correcte, vous devriez
être capable de procéder à cette
opération et de sélectionner la huitième
partition comme partition racine de Linux et la deuxième
comme partition de swap. Si le disque est le deuxième disque
SCSI de la machine, les noms de périphériques pour
ces deux partitions seront /dev/sdb8
et
/dev/sdb2
, respectivement (notez que Linux utilise des
lettre pour désigner les disques et des numéros pour
désigner les partitions, exactement à l'inverse de
Digital Unix ; le schéma de Linux a plus de sens bien
sûr ;-).
aboot
Premier obstacle : avec le firmware --> --
SRM, vous ne pouvez démarrer qu'un et un seul système
d'exploitation par disque. Pour cette raison, il est
généralement préférable de disposer
d'au moins deux disques SCSI dans une machine sur laquelle vous
désirez utiliser aussi bien Linux que Digital Unix. Bien
sûr vous pouvez aussi démarrer Linux depuis une
disquette si la vitesse importe peu, ou par un réseau, si
vous disposez d'un serveur bootp
. Mais dans cette
partie, nous considérerons que vous souhaitez
démarrer Linux depuis un disque contenant une ou plusieurs
partitions Digital Unix.
Deuxième obstacle : installer aboot
sur un disque partagé avec Digital Unix rend les
première et troisième partitions inutilisables
(sachant qu'elles doivent commencer à l'adresse 0). Pour
cette raison, nous vous recommandons de changer la taille de la
partition a
à une valeur juste suffisament
élevée pour contenir aboot
(1Mo devrait
convenir).
Une fois que ces deux obstacles sont surmontés, installer
aboot
est aussi simple que d'habitude : comme les
partitions a
et c
vont recouvrir
aboot
, nous devons spécifier à
swriteboot
que ceci est intentionnel . Nous pouvons le
faire sous Linux avec une ligne de commande de la forme suivante
(de nouveau, nous supposerons que l'on veut installer
aboot
sur le deuxième disque SCSI) :
swriteboot -f1 -f3 /dev/sdb bootlx
Le paramètre -f1
signifie que nous voulons
forcer l'écriture de bootlx
même s'il
recouvre la première partition. La même chose
s'applique à la troisième partition.
C'est tout. Vous devriez désormais pouvoir arréter le système et lancer Linux depuis le disque dur. Dans notre exemple, la ligne de commande SRM pour le faire serait :
boot dka5 -fi 8/vmlinux.gz -fl root=/dev/sdb8